Enseignement : un an d’études c’est 9.000€

Article publié dans la Libre Belgique du 2 décembre 2011

Selon une enquête de la Fef, c’est le coût moyen si on “kote”. Sinon, c’est 4 200 €.

Une année d’études supérieures, ce n’est pas donné. Mais combien cela coûte-t-il vraiment ? A cette question, la Fédération des étudiants francophones (Fef), dont le premier combat est celui pour un enseignement public de qualité, gratuit et accessible à tous, a souhaité apporter une réponse.

Elle a dès lors mené une enquête de terrain auprès de plus de 4 000 étudiants en Communauté française. Il en ressort qu’une année d’études, pour un étudiant koteur, coûte en moyenne 9 046 €, soit 1 600 € de plus que le coût moyen établi par une précédente enquête, menée en 2008. Pour un non-koteur, c’est 4 211 €.

L’enquête de la Fef fait apparaître que les coûts directs ne sont pas les plus difficiles à surmonter pour les étudiants. Le minerval, les livres, le matériel et les stages ne représentent en effet que 9 % du budget, soit 857 €. Les coûts indirects constituent dès lors le principal obstacle à surmonter. Parmi ceux-ci : le logement représente 47 % (53 % avec la garantie locative).

L’alimentation arrive en seconde place, avec 1 503 € (17 %). Les frais d’Internet se montent quant à eux à 393 € par an, rien de moins. A noter qu’une année à l’université coûte davantage qu’en Haute Ecole, en raison d’un minerval deux fois plus élevé (788 € contre 357 €) mais que le coût des stages (surtout les trajets) représente davantage en Haute Ecole, où ils sont plus courants.

Comparées à celles de 2008, les nouvelles données montrent une très nette augmentation du coût du logement (de 3 150 € à 4 278 €), d’autant plus spectaculaire que ce poste, selon la Fef, était sous-estimé dans le précédent sondage. A noter que le loyer moyen varie fortement d’une ville à l’autre. Ainsi, à Louvain-la-Neuve, il est moins élevé, en raison de l’utilisation du bail à dix mois pour les kots UCL.

Le coût de l’alimentation et des connexions à Internet a lui aussi augmenté, conformément à la hausse générale des prix. Par contre, on note une diminution du coût moyen du minerval et des supports de cours (conséquence des mesures prises en faveur des étudiants boursiers), ainsi que des transports (lié à l’intervention de la Communauté française, à hauteur de 50 %, dans l’abonnement aux transports en commun). Des mesures dont la Fef craint la disparition, en raison des difficultés budgétaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Cette enquête comportait un second volet, consacré à la qualité des études. Non pas la qualité des cours ou des professeurs, mais bien celles des infrastructures (qui reçoivent une cote globale de 6,8/10), de l’encadrement (6,8/10) et des services (6,5/10). Des résultats moyens honorables, qui cachent cependant de grandes différences d’un établissement à l’autre, voire d’une section à l’autre au sein d’une même institution. La Fef souligne également que 42 % des étudiants disent avoir cours dans au moins un local délabré, 53 % dans un local surpeuplé et que 62 % estiment que les horaires d’ouverture des divers services ne sont pas satisfaisants.

Au bout du compte, la Fef réitère, à l’instar de l’Académie royale de Belgique (ARB) il y a quelques jours (LLB du 26/11), son appel à un refinancement de l’enseignement supérieur, à hauteur de 7 % du PIB, comme c’était encore le cas au début des années 80. Mais la convergence de vue avec l’ARB s’arrête là. Ce n’est pas demain la veille que la Fef proposera de contenir le nombre d’étudiants dans le supérieur en généralisant l’examen d’entrée

Article signé par Laurent Gérard

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Billet d'humeur

NEET : le néant n’a pas d’avenir

Contraction de l’expression anglaise Not in Education, Employment or Training (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire), l’acronyme NEET désigne les jeunes de 15-34 ans, célibataires, qui vivent chez leurs parents, ne travaillent pas et ne recherchent pas d’emploi.
Vous imaginez aisément que, sans projet de vie, le jeune NEET n’a pas des dizaines de perspectives à long terme : on perçoit aisément les difficultés qui vont commencer à se présenter graduellement si le jeune ne parvient pas à sortir de ce « statut » qui
n’en est pas un. Les instituts de statistiques et les gouvernements ont commencé à s’intéresser à ce phénomène des NEET, car les autres données (telles que le taux du chômage ou le pourcentage de réussite des études ou même des échecs) ne rendent absolument pas pleinement compte de la situation des jeunes. Sans entrer dans les détails, on sait que la proportion de NEET chez nos jeunes a une furieuse
tendance à augmenter.
Les équipes de SOS Jeunes – Quartier Libre connaissent bien cet engrenage qui fait, petit à petit, qu’un sorti de l’école s’enlise. Plus de formation, pas d’emploi, pas de stage, il se replie sur lui et se démotive. On en vient ensuite à la dégradation de sa propre image et à la désaffiliation. On se doit d’agir en amont afin d’éviter de tomber dans l’engrenage des NEET. Parce que le néant n’a pas, soyons honnête, beaucoup d’avenir. Le projet « Un jour, demain ! », de notre Antenne ixelloise Quartier Libre, vise notamment à informer les jeunes de ce qui est possible après l’école. Il s’adresse à un public particulier qui est constitué de jeunes de sixième année de l’enseignement spécial. Que se passe-t-il après l’école ? Comment entrer dans la vie active ? Un DVD reprend des témoignages d’aînés, connus des jeunes, qui racontent leur parcours… Une série de témoignages qui doivent permettre aux jeunes de prendre leur propre envol, une fois l’école quittée.

Amicalement à vous !

1er janvier 2019