L’exclusion scolaire à la loupe des droits de l’enfant

Un communiqué de presse du Délégué général aux droits de l’enfant

Chaque année, un peu plus de 2000 exclusions scolaires sont signalées par les établissements scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Derrière les chiffres froids se trouvent des enfants, dont plus de 80 % de garçons et une part importante d’élèves du premier degré du secondaire et de troisième professionnelle. L’exclusion définitive touche les enfants durablement et tout particulièrement les élèves déjà fragilisés. Ses conséquences peuvent être dramatiques.

Par son impact sur les droits et le bien-être des enfants et des jeunes, ce phénomène préoccupe le Délégué général aux droits de l’enfant, l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la jeunesse, le mouvement sociopédagogique ChanGements pour l’égalité ainsi qu’un collectif d’associations bruxelloises dont le service d’Aide en Milieu Ouvert AtMOsphères qui formulent conjointement des principes directeurs et des recommandations.

Pointons d’abord, la banalisation de l’exclusion scolaire définitive qui, loin d’être une ultime sanction, exceptionnelle et réservée aux seuls faits graves, est régulièrement appliquée pour sanctionner des comportements jugés difficiles ou inconvenants dans les écoles.

Déplorons aussi, aux différents stades de la procédure, le non-respect des principes de droit : droits de la défense, de proportionnalité, de gradation des sanctions, etc.

Pointons finalement la mesure d’écartement provisoire qui s’érige quasiment en principe lors du lancement d’une procédure d’exclusion et qui met à mal le droit à l’instruction. Dans cette situation, les dés sont jetés dès l’écartement et l’intérêt de l’école prime sans se soucier des effets pervers pour l’élève et ses parents : relégation, décrochage scolaire et social.

Dans la brochure à télécharger ici, nous vous transmettons le résultat de notre travail collaboratif qui énonce 8 principes directeurs et 7 recommandations susceptibles de fonder une procédure d’exclusion scolaire conforme aux droits des enfants. Le débat avec la Ministre de l’Enseignement obligatoire, son administration et les différents réseaux doit avancer. Il faut améliorer les procédures qui, dans l’état actuel, entravent les missions de l’école à l’égard de trop nombreux élèves.

Le phénomène de l’exclusion scolaire n’est pas une fatalité. C’est un des symptômes du dysfonctionnement d’une école inscrite dans une société de plus en plus individualiste et compétitive. En cette journée nationale des droits de l’enfant, nous faisons le pari qu’il est encore possible pour tous les acteurs éducatifs de faire de l’école un lieu qui vise l’inclusion de tous.

Bernard DE VOS
Délégué général aux droits de l’enfant
02 223 36 99

Anne CHEVALIER
Secrétaire générale
ChanGements pour l’égalité
02/218 34 50

Khaled BOUTAFALLA
Directeur AtMOsphères
02 218 87 88

Malvina GOVAERT
Pour L’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse
0473 35 80 88






Soutenez

SOS Jeunes

s'abonner a la

newsletter

Billet d'humeur

NEET : le néant n’a pas d’avenir

Contraction de l’expression anglaise Not in Education, Employment or Training (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire), l’acronyme NEET désigne les jeunes de 15-34 ans, célibataires, qui vivent chez leurs parents, ne travaillent pas et ne recherchent pas d’emploi.
Vous imaginez aisément que, sans projet de vie, le jeune NEET n’a pas des dizaines de perspectives à long terme : on perçoit aisément les difficultés qui vont commencer à se présenter graduellement si le jeune ne parvient pas à sortir de ce « statut » qui
n’en est pas un. Les instituts de statistiques et les gouvernements ont commencé à s’intéresser à ce phénomène des NEET, car les autres données (telles que le taux du chômage ou le pourcentage de réussite des études ou même des échecs) ne rendent absolument pas pleinement compte de la situation des jeunes. Sans entrer dans les détails, on sait que la proportion de NEET chez nos jeunes a une furieuse
tendance à augmenter.
Les équipes de SOS Jeunes – Quartier Libre connaissent bien cet engrenage qui fait, petit à petit, qu’un sorti de l’école s’enlise. Plus de formation, pas d’emploi, pas de stage, il se replie sur lui et se démotive. On en vient ensuite à la dégradation de sa propre image et à la désaffiliation. On se doit d’agir en amont afin d’éviter de tomber dans l’engrenage des NEET. Parce que le néant n’a pas, soyons honnête, beaucoup d’avenir. Le projet « Un jour, demain ! », de notre Antenne ixelloise Quartier Libre, vise notamment à informer les jeunes de ce qui est possible après l’école. Il s’adresse à un public particulier qui est constitué de jeunes de sixième année de l’enseignement spécial. Que se passe-t-il après l’école ? Comment entrer dans la vie active ? Un DVD reprend des témoignages d’aînés, connus des jeunes, qui racontent leur parcours… Une série de témoignages qui doivent permettre aux jeunes de prendre leur propre envol, une fois l’école quittée.

Amicalement à vous !

1er janvier 2019