MENA : LE HUB HUMANITAIRE TIRE LA SONNETTE D’ALARME


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

MENA : LE HUB HUMANITAIRE TIRE LA SONNETTE D’ALARME

Le 13 juillet dernier, la structure d’hébergement mise en place par MSF qui accueillait près de 80 MENA a définitivement fermé ses portes. À la sortie, seuls 29 jeunes ont retrouvé une « solution » d’hébergement d’urgence au sein de structures tout à fait inadaptées. Ces jeunes, aux vulnérabilités multiples, sont désormais une cinquantaine à être livrés aux rues de Bruxelles. Pour autant, si le chiffre est évidemment alarmant, gardons à l’esprit qu’il ne représente que la partie visible de l’iceberg qui se présente devant nous.

En effet, ces dernières semaines, ce sont en réalité près d’une quinzaine de jeunes qui, quotidiennement, se présentent à la permanence d’SOS Jeunes - Quartier Libre au sein du HUB. Cette situation préoccupante n’est aucunement nouvelle et s’illustre d’année en année ; rappelons qu’en 2021, l’équipe de l’AMO active sur le secteur de la Gare du Nord avait déjà, à 280 reprises, été confrontée à l’impossibilité de mettre un MENA à l’abri . Cette crise est donc à situer dans un contexte de crise migratoire global qui, au niveau national, ne sera certainement pas sans conséquence. La Concertation wallonne des acteurs en charge des MENA et ex-MENA et la Plate-forme mineurs en exil l’ont d’ailleurs souligné le 15 juillet dernier : cette situation critique d’afflux de mineurs risque d’avoir de lourdes répercussions, notamment sur les collectifs présents en Wallonie. Sans oublier que le spectre des MENA couvre une réalité bien plus large qui n’inclut pas simplement les demandeurs de protection internationale temporaire, les mineurs en errance font tout autant partie de cette équation.



Avec la mise à l’abri de près de 270 jeunes au cours de ces derniers mois, le projet d’MSF aura pourtant bien démontré qu’une solution adaptée est possible. L’intention de reprise du projet d’hébergement par les autorités politiques lors du Conseil des Ministres de mercredi passé est positive, certes, mais pour autant, elle ne peut se résoudre à prendre la forme d’une simple promesse budgétaire – d’autant plus lorsqu’elle n’est envisagée que pour une durée limitée.

Ces jeunes, déjà fortement violentés par leur parcours migratoire, continuent de se trouver confrontés à une nouvelle forme de violence, institutionnelle cette fois, celle d’une Belgique qui, dans sa pratique, continue de contrevenir aux droits des mineurs étrangers non accompagnés pourtant consacrés depuis 1989 par la Convention internationale des droits de l’enfant. Aujourd’hui, plus que jamais, il s’agit de faire en sorte que ce qui est « potentiel » soit structurel et que ce qui est « envisagé » en matière de mineurs étrangers non accompagnés soit concrétisé de manière pérenne. Car bien qu’elles soient d’une aide incommensurables, les solutions ponctuelles – désormais devenues régulières – que peuvent apporter les organisations, les associations et les réseaux de familles hébergeuses ne peuvent aucunement constituer une réponse per se. Alors des promesses, certes, mais quand est-ce que celles-ci trouveront leur application dans la réalité ?

Les associations membres du HUB humanitaire

  • Médecins Sans Frontières
  • BXL Refugees
  • Médecins du Monde
  • SOS Jeunes - Quartier Libre AMO


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Billet d'humeur

NEET : le néant n’a pas d’avenir

Contraction de l’expression anglaise Not in Education, Employment or Training (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire), l’acronyme NEET désigne les jeunes de 15-34 ans, célibataires, qui vivent chez leurs parents, ne travaillent pas et ne recherchent pas d’emploi.
Vous imaginez aisément que, sans projet de vie, le jeune NEET n’a pas des dizaines de perspectives à long terme : on perçoit aisément les difficultés qui vont commencer à se présenter graduellement si le jeune ne parvient pas à sortir de ce « statut » qui
n’en est pas un. Les instituts de statistiques et les gouvernements ont commencé à s’intéresser à ce phénomène des NEET, car les autres données (telles que le taux du chômage ou le pourcentage de réussite des études ou même des échecs) ne rendent absolument pas pleinement compte de la situation des jeunes. Sans entrer dans les détails, on sait que la proportion de NEET chez nos jeunes a une furieuse
tendance à augmenter.
Les équipes de SOS Jeunes – Quartier Libre connaissent bien cet engrenage qui fait, petit à petit, qu’un sorti de l’école s’enlise. Plus de formation, pas d’emploi, pas de stage, il se replie sur lui et se démotive. On en vient ensuite à la dégradation de sa propre image et à la désaffiliation. On se doit d’agir en amont afin d’éviter de tomber dans l’engrenage des NEET. Parce que le néant n’a pas, soyons honnête, beaucoup d’avenir. Le projet « Un jour, demain ! », de notre Antenne ixelloise Quartier Libre, vise notamment à informer les jeunes de ce qui est possible après l’école. Il s’adresse à un public particulier qui est constitué de jeunes de sixième année de l’enseignement spécial. Que se passe-t-il après l’école ? Comment entrer dans la vie active ? Un DVD reprend des témoignages d’aînés, connus des jeunes, qui racontent leur parcours… Une série de témoignages qui doivent permettre aux jeunes de prendre leur propre envol, une fois l’école quittée.

Amicalement à vous !

1er janvier 2019