Les chiffres sont interpellants : un tiers des demandeurs d’asile en Belgique a moins de 18 ans. Qu’ils soient venus seuls ou avec leurs parents, ces enfants et ces jeunes ont le droit d’être scolarisés.
A l’initiative du Centre de formation de la fédération des CPAS et de la Croix-Rouge, enseignants et travailleurs sociaux ont fait le point, pendant deux jours à Louvain-la-Neuve, sur les outils pédagogiques à développer dans la scolarisation des Mena.
Les professionnels sont partis des expériences menées par les deux centres Mena des CPAS d’Assesse (les Hirondelles) et de Gembloux (El Paso) sur l’accompagnement scolaire de ces Mena.
Ces deux centres assurent depuis plusieurs années un accompagnement de qualité, constate Valérie Desomer, pour le Centre de formation des CPAS. Il est d’autant plus difficile que les Mena ne sont en rien des élèves comme les autres. « On voit beaucoup de jeunes qui ont vécu des traumatismes graves et ceux-ci sont en augmentation. » Contrairement à Bruxelles et en Flandre, les Mena présents en Wallonie sont surtout africains (Guinéens, Congolais) et la part de jeunes filles y est plus importante. Au centre Mena de Gembloux, plus de 50 % des Mena viennent de ces ceux pays.
Les initiatives locales d’accueil au sein des CPAS ne sont bien sûr pas les seuls acteurs qui se préoccupent de la scolarisation des Mena. La Communauté française a mis en place des « classes passerelles » pour ces jeunes. Il y en a 30 à Bruxelles, 35 en Wallonie. Mais à certains endroits, avec 50 élèves par classe, la prise en charge est loin d’être évidente.
Valérie Desomer constate que les pouvoirs publics (Fedasil, Services d’aide à la jeunesse, CPAS) ont tendance à se renvoyer la balle dans la prise en charge des Mena. Tout dépend, dit-elle, du regard qu’on porte sur eux. Sont-ils d’abord des jeunes ou d’abord des étrangers ?
Il n’empêche : par rapport aux pays voisins, la Belgique n’est pas la plus critiquable, ajoute Valérie Desomer. « En Italie, en Espagne et en France, le Mena est nié en tant que mineur. »
Est-ce pour cette raison qu’ils sont nombreux à venir en Belgique ?
Article co-signé par Vanessa Lhuillier et Martine Vandeleulebroucke
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Pour plus d’information sur le projet Mena chez SOS Jeunes-Quartier Libre cliquez ici
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Contraction de l’expression anglaise Not in Education, Employment or Training (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire), l’acronyme NEET désigne les jeunes de 15-34 ans, célibataires, qui vivent chez leurs parents, ne travaillent pas et ne recherchent pas d’emploi.
Vous imaginez aisément que, sans projet de vie, le jeune NEET n’a pas des dizaines de perspectives à long terme : on perçoit aisément les difficultés qui vont commencer à se présenter graduellement si le jeune ne parvient pas à sortir de ce « statut » qui
n’en est pas un. Les instituts de statistiques et les gouvernements ont commencé à s’intéresser à ce phénomène des NEET, car les autres données (telles que le taux du chômage ou le pourcentage de réussite des études ou même des échecs) ne rendent absolument pas pleinement compte de la situation des jeunes. Sans entrer dans les détails, on sait que la proportion de NEET chez nos jeunes a une furieuse
tendance à augmenter.
Les équipes de SOS Jeunes – Quartier Libre connaissent bien cet engrenage qui fait, petit à petit, qu’un sorti de l’école s’enlise. Plus de formation, pas d’emploi, pas de stage, il se replie sur lui et se démotive. On en vient ensuite à la dégradation de sa propre image et à la désaffiliation. On se doit d’agir en amont afin d’éviter de tomber dans l’engrenage des NEET. Parce que le néant n’a pas, soyons honnête, beaucoup d’avenir. Le projet « Un jour, demain ! », de notre Antenne ixelloise Quartier Libre, vise notamment à informer les jeunes de ce qui est possible après l’école. Il s’adresse à un public particulier qui est constitué de jeunes de sixième année de l’enseignement spécial. Que se passe-t-il après l’école ? Comment entrer dans la vie active ? Un DVD reprend des témoignages d’aînés, connus des jeunes, qui racontent leur parcours… Une série de témoignages qui doivent permettre aux jeunes de prendre leur propre envol, une fois l’école quittée.
Amicalement à vous !
1er janvier 2019